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238 LE ROMAN

m'en cacher que me faire traiter de fou ? [Mais alors] je cacherai donc ma souffrance ? Je n'oserai pas chercher un secours à mon mal? Fol est [pourtant] qui sent une maladie s'il ne cherche la guérison, etc. »

Engrès avait garni le château de Guinesores de triples murailles et de fossés,

Et s'avoit les irurs adossez 1245 De par de derrière

Qu'il ne clieïssent par perriere.

Les mots dont la place est laissée en blanc sont très différents dans les manuscrits : S De fort rue, A De pex û(;;ii~, M De gi'ini:(^ i^leies, P De mont fors peiis, B 'De fors aiges, 3 (CTR) Defor^ engins. Dans la grande édition M. Fôrster avait imprimé De for~ gloes (d'après le oJcies de M), attribuant hgJoe, avec Henschel, le sens de « poutre ». M. Tobler lui fit remarquer (ce que confirment pleinement aujourd'hui les nombreux exemples donnés par Godefroy) que gloe signifie seulement « biiche », et proposa cloies (toujours d'après le gleies de M) qui fut admis dans la première édition scolaire. M. Fôrster rejette maintenant cette leçon, remarquant avec raison qu'un mot aussi connu que cloies n'aurait pas causé aux copistes Tembarras qu'ils ont visiblement éprouvé ici, et que cloies est trop mal appuyé par le gleies isolé de M. Il aurait pu ajouter que des claies disposées derrière un mur ne le protégeraient nullement contre des pier- rières. Il pense qu'il s'agit nécessairement de poutres plantées en terre et soutenant les murs, mais que le mot qui les dési- gnait a été altéré par tous les scribes ; pour avoir un texte lisible, il a pris la leçon d'A, De pens agn~, bien qu'elle soit tout à fait isolée (sauf P De mont fors peas^ ; mais à mon sens pens ne convient pas plus que gloes ou cloies : des pieux ne sont pas des poutres, et je ne vois pas que des poutres soutenant des murailles puissent les renforcer sérieusement. Si on considère ce que les mss. ont de commun et de divergent, on ne peut douter que le vers ne commençât par De fort (S) ou De for:{ (B3), suivi d'un mot de deux syllabes : P et A, qui ont indé- pendamment introduit le monosyllabe pens, ont dû l'un inter- caler mont avant /or-, l'autre écrire De pens agu:;^. Ce mot disyllabique est écrit cne A, gleies M, aiges B, engins ,3 ; pour

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