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CLIGÈS 239

tant faire que de mettre dans le texte une leçon lisible, j'aurais préféré cette dernière. Mais elle ne doit pas être la bonne (engins n'aurait pas plus que peus ou rloies fait de difficulté pour les copistes). Je pense avec M. Fôrster qu'il y a là un terme tech- nique de fortification à retrouver. Je crois probable qu'il commençait par une voyelle, sans doute un a, d'après aiges de B, engins ou angins de (3 et même agu:^ de P {eue S, gkies M, sont des altérations dénuées de sens). Je ne devine pas ce mot ; mais je ne pense pas qu'il ait signifié « poutre » : il devait plutôt désigner un contrefort, soit en maçonnerie, soit en terre, capable d'augmenter plus que des poutres la résistance des murailles aux pierres lancées par les machines. Je proposerais bien ados, qui conviendrait parfaitement pour le sens, si ce mot, par sa clarté (surtout cà cause du voisinage à' adosse)-), ne prêtait à la même objection que les précédents.

1595 De chascun et d'aus deus ansanble.

Je lirais plutôt d'ausdens (de même anbedui v. 2247 et v. 2271).

La reine, qui s'est aperçue de l'amour mutuel d'Alexandre et de Soredamours, les engage à ne pas se le dissimuler davantage l'un à l'autre, et ajoute :

Or vos lo que ja ne queroiz 2505 Force ne volante d'amor : Par mariage et par enor Vos antraconpaigniez ansanble.

En note de la grande édition M. Fôrster remarque : « Texte assuré, pour moi incompréhensible « ; dans celle de la présente édition : « Toujours incompréhensible pour moi ». En s'ap- puyant sur la leçon de T, Force env., on peut lire Forsen en volenté d'amor. La reine, passant d'une idée à une autre sans transition, comme il arrive souvent, dit aux amants : « (Vous vous aimez, c'est entendu ; mais) je vous conseille de ne pas chercher de folie dans votre désir d'amour ; unissez-vous en tout honneur par mariage. » Forsen (que l'éditeur écrit Forsan) est un mot que Chrétien emploie deux fois encore dans ce poème (v. 999, 5 131), précisément en parlant d'amour.

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