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2/^2 LE ROMAN

explication très contestable, à laquelle M. Fôrster a renoncé : dans ses deux petites éditions, il a remplacé doner par haper ; mais, outre que haper n'est que dans deux mss. sur huit, la raison que M. Fôrster lui-même a fait valoir contre cette leçon subsiste : on ne peut dire que l'impératrice soit pour la Mort une inak goice, un mauvais morceau. M. Fôrster ne nous dit pas comment il explique maintenant ce passage. Je crois qu'il faut maintenir doner, en prenant golce dans le sens de « coup de gueule, morsure ». Mais j'avoue ne pas avoir rencontré d'exemples de ce sens du mot golee.

Le médecin qui examine Fénice, qu'on croit morte,

Et sur le piz et sur la coste Li met sa main, et sant sanz dote 5894 Qu'ele a el cors la vie tote.

M. Fôrster a eu raison de substituer cette leçon à celle qu'il - avait d'abord adoptée (J'alaine tote) ; mais je préférerais encore lire avec A :

Que ele a el cors l'ame tote.

L'original commun avait sans doute lahiie, d'où Valaim de SAB; la leçon lame, conservée dans A, a été lue la vie dans PCTR ; l'accord de A avec S (M manque) pour donner Que ele a au lieu de Ouele a favorise la leçon ame, qui d'ailleurs me paraît préférable.

. . . Ele (Tljessatii) a oint moût doucement Le cors et les plaies celi. 6068 La ou l'an la ranseveli,

An un blanc paile de Surie L'ont les dames ransevelie.

M. Fôrster explique : « Als man sie wieder einsargte, haben die Frauen sie in ein syrisches Tuch eingewickelt. » Mais il remarque lui-même : « La répétition du même mot dans le premier et le second membre de la phrase est peu élégante ; je l'ai dissimulée dans ma traduction en mettant deux verbes diffé- rents (u'ieder einsar^en, — einiuickebi). » C'est très bien pour la

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