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330 LE ROMAN

Fors de repairer a laesce De repairier a grant leece

E a grant joie senz tristesce Et a grant houneur sanz tristrece

En leur pais a envaisure, O leur signeur en leur pais

Ne fust ceste forte aventure . A leur parens, a leur amis .

2. L'anglo-normand dès le xii'^ siècle confond ié avec é, ce que ne fait pas le français de France, surtout celui du nord. La différence apparaît dans deux passages :

G, II, 1-5. P, 1791-3.

... A Nuvers, la riche cité. » ... A Nevers, la rice cité. »

Amadas l'ot mut deshaité; Amadas l'ot, si a troublé

Li quer li eschaufe d'ardur. Le cuer et escaufé d'ardeur.

G, II, 122-24. P> 1905-8.

Mes nul meillur cunsail ne sevent. Angoisseus en sont et dolent.

Quel talant qu'ait, atant le lèvent Puis l'ont monté isnelement

Sur un suef ambiant destrer. Sus un souef ambiant destrier.

Cité et deshaît[i]c, sevent et l[i]event, pouvaient rimer en Angle- terre, mais non en France .

3 . La cause de divergence de beaucoup la plus fréquente est la déclinaison . Dès le xii^ siècle beaucoup d'écrivains anglo- normands emploient, comme le français moderne, l'accusatif avec la fonction du nominatif. Cette particularité apparaît à la rime dans plusieurs passages des fragments de Gôttingen : elle ne se retrouve pas aux endroits correspondants du ms. de Paris, soit que les vers où elle se présente y manquent, soit qu'ils aient une autre forme. Je n'ai pas compté moins de quinze cas ' de ce genre, que je relève en en formant certains groupes.

a. Accusatif sing. de la i" déclinaison pour nominatif:

G, 1,47-8. P, 1155-6.

Vus savez ben que duz baiser Vous savés bien que dou baisier

A cel puint at mut grant mester. A icel point eut grant mestier.

��I . J'en omets quatre où la forme de G peut se défendre comme étant celle du vocatif (II, 108), ou du nominatif pluriel (II, 114, 131), ou du neutre (II, 118).

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