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Page:Mélanges de littérature française du moyen âge.djvu/333

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AMADAS ET IDOINE 329

pondants de l'unique manuscrit connu d'ailleurs ' du poème français % manuscrit exécuté à Arras en 1288 % amène à une constatation beaucoup plus intéressante. Le texte des deux manuscrits est généralement, assez semblable ; mais ils offrent quelques divergences graves. Or la plupart de ces divergences consistent en ce que le ms. de Gôttingen (G) présente des formes, non de graphie, mais de langue, — c'est-à-dire intime- ment liées à la mesure ou à la rime, — anglo-normandes, tandis que le ms. de Paris (P) donne à la place des formes françaises. M. Andresen a bien remarqué ce fait, mais il n'en a pas tiré la conséquence : il se borne à remarquer que « le texte [des fragments] diffère souvent notablement de celui d'Hippeau et parfois à son avantage ». Je vais mettre en regard les passages en question dans G et P, en les groupant d'après les traits critiques qui se montrent, dans chacun d'eux. Je rectifie le texte d'Hippeau d'après la collation donnée par M. Andresen ; dans G j'introduis aussi les corrections qu'il a faites '^.

I. On sait que l'élision d'un e féminin en hiatus dans l'in- térieur des mots, devenue générale en français, s'est produite beaucoup plus tôt en Angleterre que sur le continent. De là la différence du quatrième vers dans ce passage :

G, II, 99-103. P, 1882-86.

Qu'anc de rens espérance n'urent En espérance adonques furent

��1. M. W. Fôrster a annoncé une nouvelle édition d'^wiT(/fli' « d'après deux mss. »; il a bien voulu me faire savoir que le second est «■ un fragment très considérable, et qui appartient à une rédaction assez librement traitée ».

2 . C'est d'après ce manuscrit que C. Hippeau a imprimé le roman (Paris, Aubry, 1863).

3. La plus grande partie de ce ms. a été écrite par Jean Mados, neveu d'Adam de la Halle ; mais P. Paris a déjà constaté (Manuscrits français, III, 221) qu'Ainadas est copié par un autre scribe. Il jugeait ce scribe Anglais ou Normand; mais M. P. Meyer, si compétent en pareille matière, m'assure que l'écriture n'est pas anglaise (ce qui serait en effet bien surprenant) ; le copiste, d'après les formes grammaticales qu'il emploie, devait être artésien comme Jean Mados et Perrot de Nesle (l'auteur des sommaires en vers).

4. Je modifie quelque peu la ponctuation dans les deux textes ; j'emploie aussi à ma convenance les signes diacritiques.

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