Page:Mélanges de littérature française du moyen âge.djvu/63

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(p. 221). L’auteur ne manque pas non plus de signaler les deux premiers ouvrages de philosophie écrits tn langue vul- gaire. Placide et Tiineo et Sidrach ’. Pour l’histoire, il n’a pas essayé de débrouiller le chaos des chroniques de Terre Sainte, et je ne lui en fais pas un reproche; je dirai seulement qu’il y a quelque incertitude dans la manière dont il s’exprime, après avoir parlé de la traduction de Guillaume de Tyr : « La première continuation [de ce livre] a d’abord existé comme ouvrage indépendant » (p. 220). Alors elle ne mérite à aucun titre d’être appelée « continuation >;, et en fait la chronique dite à tort « d’Ernoul » " n’est aucunement en rapport avec l' Historia Terrae Sanctae. — De bonnes notices sur Geoffroi de Villehardouin, Robert de Clairi, Jean de Joinville et Haiton terminent cette dernière section française de notre littérature de 1204 à 1328 K

La section 7 (p. 220-233) est consacrée aux Italiens écrivant en français. Il ne faut point chercher ici un tableau de la litté- rature franco-italienne. M. Suchier, comme ses prédécesseurs, l’a laissée hors de son cadre. Il s’occupe seulement de quatre Italiens qui ont écrit en français et qui lui semblent appartenir à la littérature française : Philippe de Novare, Martino da Canale, Brunet Latin et Marco Polo . Philippe de Novare doit être mis à part des autres : s’il est Itahen de naissance, il a vécu dès sa jeunesse au milieu de Français, et le français était

��1. M. Suchier ne touche pas la question de savoir si Sidrach n’a pas été d’abord écrit en provençal ou en lyonnais (voir Hist. litt. de la France, t. XXXI, p. 313-316). La composition de ce livre paraissant bien remonter à 1243, il aurait dû être placé avant et non après le Cœur de Philosophie.

2. Voir ci-dessus, p. 50, note 4.

3. L’idée que Jean de Prunai pourrait bien être l’auteur de l’histoire de Philippe II en prose dont nous n’avons que le prologue en vers (p. 225) se fonde sur un rapprochement doublement inexact : cette histoire, d’après le prologue en question, était tirée de Vestoire de Saint Denise, c’est-à-dire de Rigord et non de la Philippide ; et d’autre part Guillaume Guiart dit non pas que Jean de Prunai avait traduit la Philippide, mais qu’il déclarait avoir combiné dans son roman le poème de Guillaume le Breton et la chronique en prose du même auteur ; en outre, ce roman, qualifié par Guiart de o-racieus, devait être en vers.