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Page:Mélanges de littérature française du moyen âge.djvu/65

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HISTOIRE DE LA LITTÉRATURE FRANÇAISE 6l

graves ', et les écrivains qu'il passe en revue sont presque tou- jours l'objet de notices suffisamment développées ^. La propor- tion est juste : le xiv^ et le xv^ siècle, malgré quelques noms brillants, — Jean Le Bel, Froissart, Christine de Pisan, Charles d'Orléans, Martin Le Franc, Villon, Antoine de la Sale, Chas- tellain, Commynes, Jean Le Maire, — forment une période assez stérile pour l'histoire littéraire. L'absence à peu près totale de poésie narrative qui la caractérise supprime d'ailleurs, — sauf pour quelques romans ou nouvelles en prose, — les résu- més qui, dans les périodes antérieures, occupaient une large place, et il est difficile de parler longuement soit des œuvres historiques, soit des petites poésies ou des longues compositions allégoriques qui formèrent alors la masse de la littérature.

M. Suchier a renoncé ici à la division par genres qu'il avait admise pour la période précédente ; celle qu'il a adoptée res- semble plutôt à celle qui lui avait servi pour le xii^ siècle. Il a réparti la matière en cinq sections : i . Mâchant et la littérature jusqu'à l'apparition de l'école bonrgnignonne (p. 234-246); 2. Le groupe (les poètes bourguignons (p. 246-255); 3. La poésie du XV' siècle dans le royaume de France (p. 255-261); 4. La prose dans le royaume de France (p. 261-265); )• La littérature jusqu'à l'avènement de François F' (1475-15 15). Cette division n'est qu'en partie légitime, elle n'est pas sans inconvénients, et elle prête à des confusions. Il est tout à fait injustifié de classer Christine de Pisan dans l'école bourguignonne, qu'elle est même censée inaugurer; bien que Christine ait été pendant un moment en bonnes relations avec Jean sans Peur, elle appartient tout à fait au côté Orléans-Armagnac, donc proprement français; ses sentiments, l'auteur le reconnaît lui-même, sont purement

��1. On peut cependant regretter l'absence de Jean du Pin et d'Éloi d'Amer- val, deux poètes satiriques, l'un du xiv^, l'autre du xve siècle, dont les œuvres sont intéressantes pour l'histoire des mœurs, et aussi du bon Guillaume Alexis, et, dans un autre ordre, de Jean de Bueil, l'auteur du Jouvencel, et surtout de Claude de Seyssel, dont l'importance pour le développement de la prose française est considérable.

2. Alain Chartier est traité trop brièvement rvoir plus loin), et aussi, à ce qu'il semble, Antoine de la Sale.

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