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LE CHEVALIER
DE SAINT-GEORGES,

COMÉDIE MÊLÉE DE CHANT, EN TROIS ACTES,
PAR MM.  MÉLESVILLE ET ROGER DE BEAUVOIR,
Représentée pour la première fois, à Paris, sur le théâtre des Variétés, le 15 février 1840.
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DISTRIBUTION :
M. DE BOULOGNE, contrôleur général M. Lepeintre aîné.
LE BARON DE TOURVEL, son fils M. Brindeau.
LE CHEVALIER DE SAINT-GEORGES M. Lafont.
LE VICOMTE DE LA MORLIÈRE, Amis de Saint-Georges. M. Lionel.
LE MARQUIS DE LANGEAC, M. Carrat.
PLATON, domestique de Saint-Georges M. Rébard.
JULIEN, maître de poste M. Adrien Rouget.
Mme DE PRESLE, jeune veuve créole Mlle  Eugénie Sauvage.
FANCHETTE, femme de Julien Mlle  Clara.
UN EXEMPT M. Édouard.
JOSEPH, domestique de M. de Boulogne M. Émile.
PREMIER PIQUEUR M. Mayer.
UN GARÇON M. George.
UNE FEMME DE CHAMBRE Mme  Clément.
UNE DAME Mme  Lavernie.
Piqueurs, Chasseurs, Cavaliers et Dames, Exempts, Laquais.


La scène se passe en 1778.
Au premier acte, près du Raincy ; aux deuxième et troisième, à Paris.

ACTE I.

Le théâtre représente la poste royale, près de l’avenue du château du Raincy. À droite, l’auberge, avec une enseigne suspendue dont le fond noir attend un écriteau. Plus haut, une remise ouverte, adossée à la maison, et qui ne laisse voir que la caisse d’une chaise, que l’on y place à la scène II. Le brancard, ainsi que les chevaux, quand ils sont attelés, sont masqués par une haie de planches et de verdure qui sépare la cour de la poste de la grande route. À gauche, le jardin de l’auberge. Au fond, et dans l’éloignement, le château du Raincy.

Scène I.

JULIEN, FANCHETTE, Piqueurs.
(Les piqueurs boivent à une table, Julien trinque avec eux. Fanchette les sert.)
CHŒUR.
Air : Adieu, le cor résonne aux bois.

Amis, buvons à nos exploits !
Le cerf s’ra bientôt aux abois.
Ce verr’de vin, sur mon honneur,
De nos chiens va doubler l’ardeur !

TOUS, buvant.

À la santé des nouveaux mariés !

PREMIER PIQUEUR.

Tudieu, c’est du cachet vert !… et je dis que le vin ne l’est pas ! (À Julien, qui est rêveur.) Eh bien ! maître Julien !… qu’est-ce que tu as donc à te gratter le front ? est-ce que le mariage commence à te porter à la tête ?

FANCHETTE, riant.

Au bout de quinze jours ! je voudrais bien voir…

JULIEN, gravement.

Non ! c’est que je rumine (Montrant son enseigne.) sur mon enseigne… qui est là à attendre, les bras croisés, une épitaphe digne de sa position élevée !