Page:Mélesville, Beauvoir - Le chevalier de Saint-Georges, Comédie mêlée de chant, en trois actes, 1840.djvu/9

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Acte I, Scène IX.

(lonf, mal blanchi ! je vous défends de parler à ma icniine ! FANCIIETTE. Là !.. SAINT-GEORGES. Ou’est-cc que tu as ? je l’embrasse sans lui parler ! (Il l’embrasse.) JULIEN, furieux. S.iprisli ! SAi.NT-fiEORGES, l’embrassant encore. Je ne lui dirai pas un mot !.. J CM EN , jettant sa cuillère. J’écume de rage ! FANCHETTE, se déballant. Laissez-moi donc. LE «ARON, à part. Il va se faire une querelle ! JULIEN, faisant passer sa femme de côté. C’est trop fort ! (Saisissant l’épée d’un chasseur.) Je suis du régiment de Picardie, moi !.. SAINT-GEOUGES. C’est donc ça que tu nous donnes du via àtton régiment !., du vrai cidre ! JULIEN, hors de lui. Insulter mon viu et embrasser ma feînr.ic ;.. défendez-vous... ou je vous embroche coiîuiil’ un poulet. FANCHETTE. Ils vont se battre !.. TOUS, faisant cercle. Bravo !., le mari ! SAINT-GEORGES, ramassant la cuillère à pot. Peste... j’ai allaire à forte partie !.. JULIEN, lui poussant des bottes. Séducteur ! SAINT-GEORGES, parant. C’est Ménélas... en tablier de cuisine !.. JULIEN. Scélérat !.. SAINT-GEORGES. Prenez garde... vous allez vous blesser... (Il le touche.) JULIEN, furieux. Je te ferai mettre de l’eau dans ton vin ! SAINT-GEORGES, parant. Je ne veux pas aller sur vos brisées... (Il le touche.) JULIEN. Olî !., (Il reçoit un autre bnlto.) SAINT-GEORGES. C’est malgré moi... (Autre i)otie.) Vous m’y forcez... (n le touche plusieurs fois.) JULIIN. Oh ! oh !.. SAINT-GEORGES. Je vous dis que vous vous ferez mal... vous ne savez pas seulenteiu tenir votre épée. (11 lui donne un coup sur les doigts et lui fait sauter l’épée de la main.) JULIEN. Ouf !., que ! poignet ! TOUS, se moquant de Julien. Bien touché ! LE BARON. Diable !., je ne choisirai pas l’épée. ACTR I, SCÈNE K. JULIEN, montrant son tablier maïquclé des tacîics faites par les bottes qu’il a reçues. Quelle horreiu-î j’ai l’air d’une ccninoirc ! SAIT-GEORGES, SCCOliail ! sr.> gants. C’est votre fante !.. oiis m’obli-^"^-/. à me salir les doigts , pour i’hoiuieur d’un misérable bouchon ! JULIEN, reprenant sa colore. Un bouchon ! s’il n’y a pas de quoi sauter !., mais ce n’est pas fini là... f A SaiiU-( ;e tryes.) L’épée, Je ne dis pas... c’ n’est pas ma i) :irlie... mais j’ai été dragon... (Criant a la porte de son cabaret.) Jean ! mes pistolets... (Il entre les chercher.) FANrijKrn :. Des pistolets ! (Courant à Salal-Georgcs.) Ah I Monsieur, je vous en prie !.. SAlNT-GEOP.fiES, riant. Ne craignez rien, mon enfant. FANCnETri ;, désolée. C’est que vous ne le connaissez pas... quand une fois il a la tète inontOo !.. JULIEN, entrant avec des pistolets. Je veux satisfaction... à mort ! FANCHETTE, voulant l’arrêter. Y songes-tu ? JULIEN. Ça ne vous regar{ie pas !... c’est entre zhommes ! (Montrant les chasseurs.) Ces Messieurs seront nos témoins ! TOUS, riant. volontiers ! SAINT-GEORGES. Allons... il vent que je lui casse la tête, à présent... en vérité j’y mets une complaisance ! JULIEN. Oui... oui... nous allons voir... (A Saint-Georges. ) Tenez... ils sont chargés... et voilà Ls balles... SAiNT-GEor.GES, en prenant un. Des balles !., oh ! non... je poui rais vous tuer... (Il regarde à terre, comme s’il clierchail quelque chose.) JUMEN. Qu’est-ce que vous cherchez donc ? SAINT-GEORGIS. Oh ! mon Dieu... la nioin Ire des choses... (Ramassant un clou.) Ah ! voici mon allaire !.. un clou (le cheval. JULIEN, intrigué. Un clou ! SAIM-GKORGES, le mettant dan^> soii i-is !>’f'. C’est tout ce qu’il faut pour vous croNcr uu œil... JULIEN. Un œil !.. SAINT-GEORGES. Pour vous apprendre à y voir plus clair ! FANCninTh :, se récriant. Eh bien ! il sera joli garçon. SAINT-GEORGES, recidant de quelque» pas. Voyons ! quel est celui auquel vous tenez le tnoins ?..