être condamnés ſolidairement en dommages & intérêts proportionnés à la gravité de l’injure dont la publicité fait le plus grand tort au Sieur Leſens, & qu’ils doivent enfin ſubir la peine de l’impreſſion de l’Arrêt à intervenir.
La ſimplicité des mœurs, & la conduite toujours ſoutenue du Sieur Leſens, annoncent ſans équivoque la pureté de ſes démarches. Il a été malheureux & c’est tout ! On ne doit point imputer au cœur de l’homme ce qui n’est que l’effet de ſa destinée ; mais malheureuſement le méchant n’épargne rien. Toujours fort indulgent pour lui, il ne pardonne rien aux autres. Le Sieur Gringuet ſeroit très-fâché de ne pas accabler le Sieur Leſens par l’eſpoir qu’il a de s’élever ſur ſes ruines ; mais qu’il prenne garde à ſon calcul. À la fin, la vérité prend le deſſus, & ſon ennemi est confondu. Le Sieur Leſens attend avec une reſpectueuſe confiance la déciſion des Magistrats ſupérieurs. Son cœur est auſſi pur que ſa cauſe.[1]
- ↑ Il eſt très-imponant d’obſerver que le Sieur Leſens n’a pas voulu nommer perſonne, & qu’il n’a pas jugé à propos d’entrer dans des détails déſobligeans qui auraient donné connoiſſance au Public de quelques particularités. Le Sieur Leſens a cru qu’il ſe devait à lui-même ce ménagement. Les Magistrats en ſont inſtruits, & c’eſt ſuffiſant !
Monſieur DE PIÉMONT, Conſeiller-Rapporteur,
Me. Baudry des Lozières, Avocat.Au Port-au-Prince, de l’Imprimerie de Mozard, 1789.