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tain, moi, que vous parviendrez ; il ne vous manquait que de faire de bonnes et profondes études. Vous les avez faites maintenant ! Le courage et la persévérance ne vous ont jamais abandonnée. Ainsi donc, confiance et espérance. Il me tarde, ajouta-t-il, de voir vos nouveaux travaux, et je me mets à votre disposition pour vous accompagner au théâtre, afin de suivre les répétitions.

Les journaux de Brest avaient annoncé mon arrivée, les deux chefs d’orchestre du théâtre vinrent me rendre visite, et prendre connaissance de ma partition. — Je n’avais point passé d’écrit avec la directrice, elle ne voulut plus me donner les 400 fr. qu’elle m’avait promis à Paris et qu’elle devait me remettre à Brest, pour la copie de ma partition. Comme je n’étais guère pourvue de fonds, j’en fus vivement contrariée, mais j’espérais en avoir un peu par le concert que j’avais l’intention de donner.

Mon opéra fut mis en répétition. Lorsque j’y allais, j’étais toujours accompagnée de mon bon papa Lesage, ainsi que de la femme de chambre de mon amie (bonne et excellente fille qui a montré pour moi un dévouement admirable, et à qui je serais bien heureuse un jour de donner une