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Voici quelques fragments de sa lettre que j’ai conservée :

« Mademoiselle,

J’ai de telles préoccupations en ce moment qu’il me serait bien difficile de penser à une audition. Si vous aviez un poème susceptible d’être reçu, je ne verrais nul obstacle en ce que vous en composassiez la musique. – Excusez-moi donc du peu d’empressement apparent que j’ai mis à accueillir votre demande. Lorsque le temps sera venu, je m’en référerai à ce que j’ai déjà eu l’honneur de vous dire : je veux que l’Opéra national soit accessible à tous, et votre titre de femme et de femme de talent, sera pour moi un titre plus que suffisant pour que vous puissiez espérer un accueil favorable.

Accueillez l’expression de mes sentiments les plus distingués.

Votre bien dévoué,

Adolphe Adam. »

D’après une lettre comme celle-là, je n’aurais pas dû m’attendre à ce que M. Adam eût mis une aussi forte opposition à m’empêcher d’arriver au théâtre, comme on le verra un peu plus tard ; je ne veux point anticiper, j’y arriverai bientôt.