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Page:Mémoires de Cora Pearl, Ed. Levy, 1886.djvu/114

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DE CORA PEARL

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Je reste seule : il pleuvait à torrents. J’entends gronder et pester. C’étaient le tonnerre et le duc Jean. À ma vue, ce dernier paraît un peu se radoucir. J’avais arrêté mon cheval. Il voit à terre celui d’Adrien.

— Qu’est-ce que c’est que ça ?

— Le cheval de Marut.

— Le père ?

— Non, le fils.

— Pas de chance ! Alors Adrien chasse les mains dans ses poches ? A-t-il au moins un parapluie ?

— Il a pris le cheval de mon domestique.

— Ah ! les dames !… Toujours bonnes !…

Il sourit et me quitte. Peu de mots, et tout l’homme avec sa brusquerie native, sa répartie acerbe, son observation toujours juste, sa courtoisie de grand air.

À la fin de la chasse, je vois un monsieur chauve, levant, baissant la tête, regardant à droite et à gauche, et se livrant à un monologue animé.