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Page:Mémoires de Cora Pearl, Ed. Levy, 1886.djvu/210

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DE CORA PEARL

C’était un grand blond, tirant un peu sur le gris avec des cheveux filasse qui tombaient jusqu’à la nuque. Il me dit avec le plus grand calme que son désir était de se marier, que l’occasion ne lui avait pas manqué, mais qu’il n’avait pas encore donné suite à ses projets, par scrupule religieux. Il avait le bonheur d’être anglican et ne pouvait se faire à la pensée de s’allier avec une luthérienne.

Je lui témoignai mon regret d’être si peu versée dans la matière théologique, et lui dis de s’adresser de préférence à M. René Calvat qui lui donnerait peut-être des explications plus satisfaisantes.

— Oh ! mademoiselle ! me dit-il, j’aime mieux, à tous égards, tenir de vous mes renseignements ! Ce n’est pas que je professe la plus sincère estime pour M. votre père, aux sermons duquel je dois en grande partie ma vocation ecclésiastique, mais, sur cette question de pure conscience, je tiens essentiellement à connaître votre manière de voir.

Malgré moi je me mis à rire.

— Eh bien, poursuivit l’homme blond tou-