Page:Mémoires de Cora Pearl, Ed. Levy, 1886.djvu/306

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plaudi de tous, aimé de toutes, ce Schulb qui m’a si prestement débarrassée de deux cent mille francs, — qui ne me gênaient pas, je le jure ! Pouah ! quelle histoire ! Il y a là-dedans des odeurs de mont-de-piété qui vous suffoquent. Ils étaient deux : Isaac et Joseph. Cela s’habillait avec la défroque des pauvres diables : exigeant les « zingante zendimes » pour la boîte, où l’on met la bague sur laquelle en vous avance cent sous. « Drois vrancs zingante » pour l’habit neuf « parce que c’est fous. » Cela pourtant trouvait des protections. Ils s’offraient généreusement à garder l’argent des autres, à le faire travailler, excepté toutefois le jour du sabbat. Ils pêchaient les diamants en eau trouble, et changeaient en superbes rivières les vilains ruisseaux dans lesquels ils barbottaient sans vergogne. Isaac avait obtenu l’autorisation de travailler en Valachie, je crois, à la traite des vieux habits, vieux galons. Mais les voyages sont coûteux, et dans la vie, il est bon de compter. Il vint chez moi crier misère. Il me fit un gros emprunt. Quant à Joseph, il avait