Page:Mémoires de Cora Pearl, Ed. Levy, 1886.djvu/307

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insisté auprès de moi pour me rendre un « betit » service, et je ne crus pas devoir lui refuser cette grande satisfaction. Il se chargea d’engager pour moi quelques bijoux. Mais il avait le génie du « gommerce ». Le génie du commerce ne lui laissait pas un moment de repos. Mon Dieu ! que ce pauvre Joseph était tourmenté ! Il fallait sans cesse qu’il vendît ! S’il n’eût pas vendu ses frères, Joseph se fût fait vendre par le sien ! — Joseph vendit la reconnaissance. Ce n’était, après tout, qu’une parure, 152 000 francs, une misère, plus quelques petites broutilles, 50 000 francs au plus, un rien ! — Ça ne m’enrichissait pas, sans doute : mais enfin, le Schulb n’y perdait rien. — Pourquoi ne pas l’avoir fait arrêter ? — Le Juif-Errant marche toujours, on ne l’arrête pas. Et puis, cela n’eût servi à rien.

En dehors de ces relations d’affaires, je n’ai jamais connu de juifs. Si je me trompe, c’est qu’alors j’aurai moi-même été trompée.