Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/100

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de Grégoire ; il demeura évêque : seul il continua de siéger dans la Convention en costume ecclésiastique, et on le vit même présider l’Assemblée en habit violet ; exemple d’une rare fermeté, mais exemple aussi de l’autre part d’une tolérance magnanime après ce qui s’était passé.

Et l’ascendant de la vertu triompha dans sa personne de la colère des plus fougueux démagogues. Robespierre et Danton eux-mêmes approuvèrent implicitement la résistance de l’évêque de Blois en réclamant contre le scandale des abjurations, qu’ils appelèrent un autre genre de momeries. Plût à Dieu que cette même vertu eût également désarmé les vengeances du parti contraire !

Le 1er nivôse an III (21 décembre 1794), Grégoire, ayant demandé la parole pour une motion d’ordre, commença un discours en faveur de la liberté des cultes. Il y posait en principe la nécessité d’une religion pour le bonheur des peuples, et soutenait que le catholicisme n’a rien d’incompatible avec le régime républicain ; mais il pensait d’ailleurs que le gouvernement ne doit adopter ni salarier aucun culte.

Ce discours, d’abord interrompu par de vifs