Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/99

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« Nous vous obéirons.

« Promettez-moi aussi, dans le cas où ma vie serait en danger, de ne tenter aucune démarche en ma faveur, et de me laisser tout le soin de ma propre défense.

« Que demandez-vous là ? m’écriai-je, fondant en larmes au souvenir de la conversation que j’avais entendue le matin ; si votre vie était menacée, j’irais trouver vos amis, vos collègues, vos juges, et je saurais bien me faire écouter.

« Vous compromettriez ainsi votre repos sans me sauver, reprit M. Grégoire ; ce serait m’affliger beaucoup : d’ailleurs j’aimerais mieux mourir que de devoir la vie aux hommes qui me menacent.

« Eh bien ! nous respecterons votre volonté ; avez-vous encore autre chose à exiger de nous ?

« Oui ! dans le cas où il m’arriverait malheur, partez aussitôt et allez consoler ma vieille mère. »

Le culte catholique fut aboli, et trois jours après la scène des abjurations, la première fête de la raison fut célébrée dans l’ancienne cathédrale de Paris.

Rien ne put ébranler l’inflexible résolution