Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/140

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en revue, et, comme on le pense bien, dans l’histoire des pratiques de ce culte, les chapitres consacrés à l’empire et à la restauration ne sont ni les moins étendus ni les moins curieux.

Les basiléolâtres de Napoléon et des Bourbons donnèrent toute l’extension que peut suggérer une imagination complaisante à ce précepte divin : Priez pour tous ceux qui sont élevés en dignité.

On vit le clergé dire que Napoléon avait été annoncé par les prophètes, que le sépulcre de la sainte Vierge avait enfanté pour la France le héros destiné à la régénérer ; on le vit appliquer à Bonaparte ces paroles du psalmiste : Il touche les montagnes et les montagnes se réduisent en fumée ; exprimer le vœu : que la dynastie napoléonienne fût immuable comme le soleil ; on vit le supérieur de Saint-Sulpice exhumer des Bollandistes un Saint-Napoléon, qui dut toute sa gloire au hasard de son patronage, et qui, après avoir pendant des années absorbé la fête de la mère de Dieu, est retombé tout à coup dans le néant, vaincu à Leipzig et à Waterloo.

On entendit un sénateur recommander au bon Dieu de conserver le trône de Napoléon s’il vouait que le christianisme se conservât sur le