Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/141

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globe ; un autre membre de la même assemblée dire à madame Lætitia que la conception du grand Napoléon, dans son sein, était assurément une inspiration divine ; un orateur du conseil d’état nommer Bonaparte : « Ce que l’univers a de plus grand, ce que la France a de plus cher. »

Nous ne continuerons pas ces citations : à quelques années de là nous retrouverions les mêmes hommes fidèles au commandement donné par saint Rémi à Clovis : « Adorez ce que vous avez brûlé, brûlez ce que vous avez adoré. »

Quant à l’évêque de Blois, nous le voyons dans le Sénat tel que nous l’avons connu dans les autres assemblées politiques. Chrétien plus tolérant que les incrédules qui l’entouraient, il proposa pour le Corps législatif Furtado, israélite de Bordeaux, qui fut président du Sanhédrin ; Garat l’appuya, mais le candidat fut écarté, surtout par l’influence des Bordelais. — Lorsqu’il s’agit d’un projet d’adresse de félicitations à l’empereur, au sujet du rétablissement des titres nobiliaires, Grégoire fut le seul opposant. « Mes collègues, dit-il, furent très fâchés contre moi : ils disaient que je serais cause qu’on leur ferait payer leurs lettres de noblesse, et