Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/145

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nat ; si nos efforts pouvaient déterminer un refus ! accourez vite ; une seule voix, peut-être, conservera ces vingt mille pauvres jeunes gens à leurs familles. »

Le collègue répondit à ce pressant appel qu’il avait des plates-bandes à tracer, des arbres à aligner ; il ne parut point au Sénat.

Grégoire protesta, avec sa persévérance ordinaire, contre l’usurpation des États-Romains, votée par quatre-vingt-deux voix, sur quatre-vingt-seize ; contre la création des droits-réunis ; contre les tribunaux exceptionnels et les prisons d’état ; et dans une circonstance où la personne même de l’empereur se trouvait en cause, celle du divorce, il demanda vainement la parole à plusieurs reprises pour se prononcer, au nom de la religion, contre cette mesure. Ses collègues, sachant qu’il avait préparé un discours, formèrent autour de lui une espèce de rempart, en lui déclarant qu’il avait beau faire, qu’on ne l’entendrait point. Il dut se contenter de voter, lui onzième, contre le divorce ; il y eut, sur quatre-vingt-sept votans, sept billets négatifs, et, comme à l’ordinaire, quatre billets blancs.

Lorsqu’il s’agit du nouveau mariage de Napo-