Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/146

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léon avec Marie-Louise, il y eut division parmi les cardinaux sur la question de savoir s’ils y assisteraient : plusieurs refusèrent. Quant à Grégoire, il déclara d’avance au président du Sénat que, si le tirage au sort amenait son nom pour faire partie de la députation qui devait entrer dans l’intérieur de la chapelle, il ne s’y rendrait point ; il refusa même les billets offerts à chaque membre pour voir la cérémonie.

Cette conduite donnait à Napoléon de fréquens accès d’humeur ; il s’exprimait alors aigrement sur le compte de l’ancien évêque de Blois, qu’il plaçait dans sa cathégorie des idéologues, nom devenu presque synonyme dans sa bouche de celui d’amis des idées libérales. Les adulateurs de sa police ne manquaient point de faire figurer le nom de Grégoire sur leurs listes de conspirateurs, et même les ennemis de ce dernier répandirent le bruit, dans l’espoir peut-être qu’il ne serait pas toujours faux, qu’on allait l’envoyer à Vincennes, en compagnie de quelques autres récalcitrans, pour châtier leur obstination. Mais Bonaparte, dont l’ame était plus généreuse que ses complaisans ne le supposaient, les laissa mentir ; il appréciait le savoir et la loyauté du vieux pré-