Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/150

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de prêtre catholique, et mon costume, qui avait déjà fait tant de sensation au Parc de Saint-James, à Londres, où, pour la première fois, un évêque avait osé paraître en habit violet depuis l’expulsion des Stuarts ; tout cela, disait-il en racontant à ses amis les incidens de son voyage, tout cela me rendait un peu embarrassans les témoignages d’affection et d’enthousiasme, dont m’accablaient ces religionnaires étrangers, et me mettait dans une assez bizarre position : mais je m’en tirai parfaitement au moyen du précepte évangélique, qui commande la charité et la fraternité envers tous les hommes, sans distinction de races et de croyances. »

Nous empruntons à l’une de ses lettres, datée d’Amsterdam, et adressée à madame Dubois, le récit d’une petite anecdote qui n’est pas sans intérêt :

« Nous avons passé le dimanche au Helder. L’église catholique a pour curé un estimable jeune prêtre d’Amsterdam. Après avoir prêché en hollandais, il m’adressa en très bon français, dans la place de distinction qu’on m’avait préparée, un discours vraiment touchant ; il fallut bien y répliquer : cette scène fit couler des lar-