Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/160

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quarante lieues elle s’est trouvée bien des fois sur notre passage. Vous la connaissez, c’est la Marne.

« Le jour du départ nous sommes arrivés à Épernay, à dix heures du soir, chez ces braves gens qui vous logèrent il y a cinq ans, ainsi que votre aumônier[1]. On s’est hâté de me parler de vous, de demander des nouvelles de votre santé. — Le mardi, arrivé de bonne heure à Châlons, il a fallu passer la journée avec des personnes que j’ai connues il y a vingt ans, trente ans et plus : voilà ce que c’est que d’être vieux.

« ......... Ma dernière lettre écrite d’Embermesnil est du 28 dernier. Depuis cette époque, il faut que je vous rende compte de ma conduite. M. et madame Germain, de Réchicourt, n’ayant pu nous avoir à dîner lundi à cause du mauvais temps, envoyèrent un nouvel exprès pour le mardi. Nous y allâmes, M. le curé d’Embermesnil, celui de Vého, M. l’abbé Jeunat, mademoiselle Marschall, son neveu et moi. On avait préparé une fête, et une réception à laquelle avaient concouru la religion et l’amitié. Il est impossible de pousser plus loin toutes les recherches délicates et aimables. On voulait nous retenir pour longtemps, mais je devais partir le lendemain pour Lunéville.

En passant à la Neuve-Ville-aux-Bois et à Marainville,

  1. Dans un voyage précédent, fait en compagnie de madame Dubois, on avait pris le bon évêque pour l’aumônier de cette dame : c’était pour lui un fréquent sujet de plaisanteries.