Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/161

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les habitans eurent à cœur de me témoigner leur bienveillance par des démonstrations publiques, comme on l’avait fait à Embermesnil, Vého, Réchicourt. J’ai été tellement attendri, d’une part par les souvenirs funéraires des tombeaux que j’ai visités et qui parlent à mon cœur, de l’autre par les témoignages multipliés et sincères des habitans, que mon ame ne suffisait plus à tant d’émotions, et j’ai craint d’en être malade. »

« ......... Un des objets de mon voyage que j’avais le plus à cœur était d’aller me concentrer dans une solitude des Vosges, au milieu des lacs et des sapins. Mais ce voyage n’aura pas lieu, ma bourse me le défend. J’avais à visiter des tombeaux chéris : sur cet article j’ai satisfait à la tendresse filiale et amicale ; mais l’autre objet, qui était pour ma santé, est ajourné à une autre année, si je suis au monde. »


Il règne dans toute cette correspondance tant d’abandon, tant de sensibilité vraie, tant de gaîté naïve que nous ne craignons pas de déplaire à nos lecteurs en leur confiant encore, dans son entier, une lettre dont la date remonte à une époque antérieure, celle où Grégoire allait donner sa démission d’évêque : elle est écrite de Saint-Lambert.