Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/179

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sement du christianisme, on a rédigé un catéchisme tout exprès en faveur d’un individu, et pour consolider l’usurpation la plus révoltante. La religion et le clergé, avilis par lui, sont devenus des ressorts de sa puissance ; il en est de même de l’instruction publique, organisée de manière à jeter toutes les têtes dans le moule pétri par le despotisme pour étouffer toutes les idées libérales. Il a asservi le pouvoir judiciaire, que l’indépendance seule peut investir de la confiance et du respect qui lui sont dus.

« Tandis que, dans le sein du premier corps de l’état, il créait deux commissions dérisoires pour la liberté de la presse et la liberté individuelle, il foulait aux pieds l’une et l’autre : le pouvoir d’émettre sa pensée par la voie de l’impression était restreint, ou plutôt anéanti, par une inquisition qui serait ridicule si elle n’était tortionnaire. À la liberté individuelle ont succédé les arrestations arbitraires, et une bastille détruite a été remplacée par vingt autres, où gémissent encore une foule d’innocentes victimes.

« La constitution depuis long-temps n’était plus qu’une charte destinée à pallier les infractions les plus étranges. Il en a déchiré les derniers lambeaux en ne convoquant pas depuis plusieurs années les corps électoraux, destinés à présenter des candidats pour le Corps législatif. Ce retard était une hostilité évidente contre la représentation