Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/178

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odieuse à tous les peuples chez lesquels il a porté la dévastation, l’incendie et le carnage. Est-il en Europe une seule province qui n’ait ressenti le contre-coup de ses attentats ? est-il une famille qu’il n’ait pas tourmentée, en portant le fer homicide dans les champs de l’Allemagne, de la Prusse, de la Russie, et de cette Espagne qui, désolée par une guerre sacrilège, a retrouvé son antique énergie ?

« En égorgeant les peuples, quelle fut sa conduite envers leurs chefs ? En eux, il voulait ne voir que des esclaves ; il eut même l’insolente prétention de l’apprendre à la postérité. Des artistes, profanant le marbre et l’airain, ont multiplié les monumens de son orgueil, monumens que la vengeance étrangère et nationale doit réduire en poudre. Est-il un gouvernement dont il n’ait trompé la loyauté et trahi la confiance ? quels outrages n’a-t-il pas prodigués à tous, et surtout au chef vénérable de l’église catholique ! Après l’avoir dépouillé de ses états de la manière la plus inique, il l’a traîné en captivité de la manière la plus barbare ; et cependant que de sacrifices avaient été faits par Pie VII en faveur d’un homme qui, après avoir fait le prophète en Égypte, où il simulait l’attachement à l’islamisme, voulut se faire passer pour le restaurateur des autels en France, où, avant même qu’il fût élevé au consulat, plus de trente mille églises étaient ouvertes au culte ! Pour la première fois, depuis l’établis-