Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/181

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qui atteste la dépravation la plus horrible et la profanation des dons de l’intelligence : on y voit sagacité dans le choix des moyens et persévérance dans leur emploi, invariablement dirigé vers le même but ; celui de museler, d’écraser la France et les deux mondes. L’acception reçue des mots machiavélisme, despotisme, tyrannie, ne présente que les élémens informes de la science infernale dont il a perfectionné la théorie et la pratique, à tel point que jamais aucun individu n’a versé tant de fléaux sur l’espèce humaine.

« Cet état de choses ramène nécessairement l’attention sur les droits et les devoirs de la nation française dans la circonstance actuelle, sur ce qu’elle peut et doit faire pour sa sûreté et son intérêt, devant lequel s’effacent tous les intérêts individuels. Ses droits, ils sont imprescriptibles, inaliénables, et n’ont pour limite que ceux des autres nations, qu’elle ne doit jamais blesser ; car malheur à celle qui fonderait sa prospérité sur le désordre des autres !

« Opposerait-on à ces droits un pacte social que le silence forcé et la patience du peuple couvraient du voile de l’assentiment ? ce titre est lacéré par celui qui était le plus intéressé à le maintenir. Le gouvernement agonisant de Napoléon n’était plus qu’une anarchie organisée, ou plutôt ce gouvernement n’existe plus ; l’intérêt de la France est que ce sceptre de fer soit arraché des mains de celui qui ne s’en sert que pour victimer le peuple. Cette