Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/184

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hommes qui, ne se dissimulant pas le danger auquel ils s’exposent, hasardent leur vie pour sauver la chose publique ; espérons que son bras s’armera sur-le-champ pour entourer ses défenseurs, et que la force volera au secours de la justice. Nous n’avons plus qu’un pays ; il s’agit de recomposer une patrie. Le cri des citoyens de Paris retentira dans tous les départemens. Le concours simultané et surtout persévérant des diverses sections de la grande famille assurera le triomphe des mesures qui doivent opérer la résurrection de la liberté ; l’acclamation générale entraînera les hommes méticuleux, et jusque dans le Sénat, d’autres membres probes, mais indécis ou égarés, s’empresseront d’associer leurs signatures aux nôtres.

« Les alliés, arrivés aux portes de la capitale et maîtres d’une partie du territoire français, ont résolu de mettre l’Europe à l’abri des attentats de Napoléon, de la rasseoir sur des bases qui en garantissent le repos et le bonheur ; ils voudraient peut-être exercer l’influence de la victoire sur notre organisation politique : mais les principes de modération qu’ils ont manifestés dans leurs proclamations, et notamment dans celle du 1er décembre 1813 à Francfort, nous assurent que, généreux et magnanimes, ils laisseront aux Français le droit et le moyen de manifester librement le vœu national, sans lequel un gouvernement serait dès sa naissance frappé du vice d’illégitimité. Les alliés sentiront que c’est le seul moyen de consolider leur