Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/19

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entièrement achevées. Rédigées d’après ses propres souvenirs et sur des communications particulières, nous avons pu les considérer comme des Mémoires historiques sur son temps, formant une suite naturelle aux Mémoires de sa vie.


Dans les siècles où le clergé catholique, fidèle encore à l’esprit du christianisme, et habile à justifier son autorité morale par une supériorité réelle, mettait tous ses soins à distinguer dans son sein les hommes d’élite pour les placer à sa tête, quelle que fût l’obscurité de leur origine, Grégoire, bien que né de parens pauvres, dans un petit village de la Lorraine[1], aurait sans doute, par ses talens et ses vertus, obtenu la crosse de l’épiscopat ou la pourpre romaine : mais depuis long-temps l’Église, abjurant son beau rôle de médiatrice entre le peuple et ses maîtres, avait identifié la cause de l’autel avec celle du trône, et se séparant du peuple, d’où ses premiers apôtres étaient glorieusement sortis, n’allait guère demander ses princes et ses

  1. À Vého, près Lunéville, le 4 décembre 1750.