Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/232

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espérer de voir les colléges électoraux s’élever à la hauteur où s’est placé celui de l’Isère en vous élisant. Découragés par un affligeant résultat, et persuadés qu’il renferme un avis indirect, nous les verrions éviter dorénavant de réunir leurs suffrages sur les hommes qu’un amour sincère et constant pour la liberté recommande à la vénération publique, et se contenter de les faire porter, même dans les collèges où les patriotes seraient en majorité, sur les instrumens de cette chicane de chiffres et d’opposition de bureau, auxquels les ministres devraient plutôt adresser des remercîmens que des reproches, s’ils étaient au moins en cela de bonne foi.

« Mais je suis certain que mes vœux sont satisfaits d’avance : ce n’est pas au moment où la diète germanique avertit de leurs devoirs tous ceux qui aiment la liberté, et leur fait entrevoir des dangers à courir dans la défense des droits du peuple, qu’ils ont à craindre d’être privés par son refus de l’illustre guide que votre élection vient de leur donner.

« Je vous prie, monsieur et honorable collègue, d’agréer l’hommage de mon respect,

« D’argenson. »

« P. S. MM. Fradin et Demarçay, députés nouvellement élus du département de la Vienne, ont pris connaissance de cette lettre, et me chargent de vous dire qu’ils partagent les vœux qu’elle exprime. »