Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/240

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l’Isère. D’autres l’imitèrent ; ce furent particulièrement MM. de Marcellus, Pasquier, Corbière, Castel-Bajac.

Et en présence de leurs perfides imputations, aucun membre du côté gauche (M. Dupont de l’Eure excepté, dont le courage consciencieux égala la fermeté de son client), n’osa prendre la défense d’un vieillard absent dont on insultait les cheveux blancs, se lever le cœur gros d’indignation, et dire : Vous en avez menti ! — « La lâcheté des uns fut complice de la mauvaise foi des autres, » dit Grégoire dans sa correspondance.

Certes, s’il avait alors paru tout à coup dans l’assemblée, s’il avait montré son front vénérable au milieu de ces visages enflammés par la colère, si sa voix ferme et sa parole religieuse avaient pu se faire entendre au milieu de ces hurlemens barbares, il aurait fait pâlir les uns et fait taire les autres. Les grands souvenirs qu’il représentait, et celui des services qu’il avait rendus à son pays, auraient anéanti la calomnie… du moins nous devons le supposer pour l’honneur de ses ennemis eux-mêmes.

Personne aussi n’osant, dans l’intérêt des élec-