Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/241

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teurs de Grenoble, soutenir, les lois à la main, la validité de l’élection, chacun prétendait motiver à sa manière le décret d’exclusion. Les propositions se croisaient : en vain le président d’âge essayait de maintenir l’ordre. Tout à coup, M. Ravez lance au milieu du tumulte cette position de la question : « Que ceux qui sont d’avis de ne pas admettre M. Grégoire, n’importe par quelle raison..... »

À peine le président a-t-il répété ces premiers mots : « que ceux qui sont d’avis de ne pas admettre… » que le centre et le côté droit se lèvent en masse aux cris de vive le roi ! et la gauche, qui prétend toujours poser la question de légalité, n’a pas eu le temps de prendre part au vote que déjà c’est chose jugée.

Cette décision ne décidait rien, sinon le sacrifice d’un honnête homme ; l’escamotage législatif était consommé, et les politiques timides pleinement satisfaits.

Tout cela se passait, observa un journaliste, dans la même salle où, dix-huit ans auparavant, Grégoire présidait le Corps législatif qui, dans l’espace de deux années, le présenta trois fois pour être sénateur.