Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/244

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Grégoire, qui avait adressé une première lettre aux électeurs de l’Isère pour les remercier, écrivit une seconde lettre pour leur rendre compte de ce qui venait de se passer et de la conduite qu’il avait cru devoir tenir. Il la terminait par un pardon aussi honorable dans sa bouche qu’il dut être humiliant pour ses ennemis.

Après avoir nous-mêmes rendu compte de ces événemens, avec les détails que nous semblent mériter leur importance, il nous reste un pénible devoir à remplir ; c’est de signaler les hommes qui marquèrent surtout par l’acharnement de leurs insultes contre un vieillard sans défense ; sans défense, car la censure, qui favorisait l’attaque, mutila impudemment les lettres adressées aux journaux dans l’intérêt de la défense ; digne émule de la police d’Avignon qu’un poète a montrée, après l’assassinat du maréchal Brune,


Sur son corps mutilé protégeant les vautours[1].


« Je déclare à mes calomniateurs, disait Grégoire dans une de ces lettres dont la censure ne laissa pas subsister le tiers, je déclare que je les

  1. Les Délateurs, par Emmanuel Dupaty.