Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/243

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individuelle, commença la lutte qui s’est terminée en 1830. La courageuse résistance des deux grands citoyens donna les plus rudes secousses au trône des Bourbons.

Dans l’une et l’autre de ces circonstances, on espéra vainement que les collèges électoraux imiteraient l’exemple de la persévérance anglaise, renvoyant pour la troisième fois au parlement Wilkes deux fois exclu ; mais nos mœurs politiques sont moins anciennes et moins vivaces.

Le ministère, par une misérable tactique, convoqua les électeurs de l’Isère à vingt-cinq lieues de Grenoble ; il eut pour appui, dans ses manœuvres, les correspondances de ceux qui approuvaient le résultat de la séance du 6 décembre. D’un autre côté, la gauche ayant paru admettre l’invalidité de l’élection, il n’y avait point de chance pour qu’une nouvelle majorité se formât en sens contraire. Les partisans de Grégoire lui écrivirent pour protester que s’il eût été exclu de la Chambre comme indigne, ils n’auraient point balancé à le venger par un choix réitéré ; ils le remplacèrent par M. Camille Teyssère, candidat de l’opposition.