Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/259

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tagé cette erreur ; je dis : cette erreur ; car il est impossible d’avoir vécu dans l’intimité de Grégoire, d’avoir saisi sur ses lèvres ces exclamations qui partent du cœur, et dans son regard cette expression spontanée que l’on ne peut feindre, sans y lire tous les caractères d’une naïve et profonde piété. Religion et politique, c’étaient pour lui deux idées indissolublement liées : apôtre fervent du protestantisme national appelé gallicanisme, il voyait dans l’Évangile le code sacré de la démocratie ; mais dans la création d’un gouvernement catholique une déviation de l’égalité chrétienne.

Fidèle au culte de l’amitié, il avait conservé des relations non interrompues avec quelques uns de ses anciens compagnons de travaux, avec Lanjuinais particulièrement. Ils se réunissaient tous les vendredis pour conférer ensemble sur des matières religieuses et politiques. C’était un spectacle touchant que de voir ces deux vieux amis de près de cinquante ans, mettre aussitôt toute affaire à l’écart et causer avec la vivacité de jeunes collégiens qui se rencontrent un jour de vacance.

Le principal travail qui occupa les dernières