Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/258

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semblait si heureux. — Pendant tout le carême, il observait un jeûne sévère, ne mangeait qu’à midi un peu de pain et quelques fruits ; à dîner, son potage et un plat maigres. Mais cette rigidité n’était que pour lui-même, et il y avait toujours sur sa table des plats au goût de ses convives. — Un jour de carême, quelques ecclésiastiques vinrent dîner chez lui, et aussi plusieurs laïques. On servit du gras et du maigre : MM. les ecclésiastiques, sans se faire inviter, attaquèrent une volaille et firent honneur au repas sous les deux espèces. Grégoire n’en manifesta aucun blâme et s’en tint à son ordinaire. Lorsqu’ils furent partis, madame Dubois dit en plaisantant : — Eh bien ! monsieur l’évêque, voici des collègues moins rigides que vous. — Ce n’est pas à moi qu’il appartient de les juger, bonne mère, répondit Grégoire avec douceur ; Dieu les jugera.

On a souvent élevé des doutes sur la sincérité religieuse de l’évêque de Blois ; il y a, disait-on, dans les pratiques du culte catholique, tant de choses que repoussent les lumières modernes, qu’un homme aussi éclairé ne saurait les admettre. Nous-même nous avons quelque temps par-