Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/264

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aucun. Mes observations sont tombées dans le fleuve de l’oubli ; l’opposition sénatoriale, qui ne comptait guère que trois individus, fut huée, persécutée ; beaucoup de lâches associèrent leurs efforts à ceux de ces Bourbons qui établirent leur tyrannie sur la déception, le parjure, et qui voulaient la continuer sur des cadavres sanglans. Au despotisme de la gloire payée chèrement, succéda celui de la stupidité et de l’hypocrisie.

« En 1810, j’étais, comme aujourd’hui, sous la remise, et cependant je crus devoir adresser à l’assemblée des cent jours, en faveur des nègres, une réclamation qui fut accueillie. Je pense comme vous qu’on peut emprunter à cette assemblée des articles importans pour rédiger une constitution assortie à nos besoins : l’Assemblée constituante et la Convention peuvent aussi fournir d’excellens matériaux ; celle-là surtout pour le régime administratif, celle-ci pour tout ce qui concerne l’instruction publique et les établissemens scientifiques ; car cette Convention, qui eut des torts immenses par sa persécution contre la religion, a d’un autre côté donné l’impulsion au développement de l’industrie et des talens. Dans ces deux assemblées et au Sénat, j’ai payé mon contingent de zèle et de travaux ; que pourrais-je faire de plus en cédant à votre invitation de prendre la plume ? vous me jugez avec trop de bienveillance et d’indulgence. J’applaudis comme vous à cette jeunesse française qui est toute radieuse de