Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/263

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Nous avons dit que Grégoire n’avait pu tarder à être détrompé sur les promesses de juillet. Et, en effet, voici la minute d’une lettre adressée par lui, dès les premiers jours d’août, à M. Constancio, ancien ministre portugais en Amérique :


« Passy, le 6 août 1830.


« Estimable et savant Constancio,

« Je distingue votre lettre amicale dans la multitude de celles qui m’arrivent et auxquelles je ne réponds pas.

« La vôtre respire cet amour des principes, ce caractère de dignité dont vous avez donné des preuves éclatantes, surtout lorsque plénipotentiaire du Portugal aux États-Unis, vous apprîtes la lâcheté de Jean VI et le renversement des Cortès. Notre manière de penser, identique sur beaucoup de points, diffère en quelques uns. J’entre en matière.

« Pendant un quart de siècle, j’ai rempli mes devoirs dans des postes élevés des hiérarchies ecclésiastique et politique, sans les avoir cherchés. Vous me rappelez qu’en 1814 je publiai des vérités sévères et qui frappaient à plomb ce lâche Sénat dont j’ai été membre pendant treize ans. Mon écrit fut applaudi et maintes fois réimprimé. Mais la liberté en a-t-elle recueilli quelque avantage ?