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Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/28

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était venue, non point de quelques soulagemens précaires pour les classes les plus souffrantes de la nation, mais bien d’une réforme radicale que des maux invétérés rendaient inévitable. Convaincu que cette réforme dans le sens de l’égalité, était la réalisation de la loi du Christ, et que son devoir de prêtre était d’y concourir, il s’efforça de faire passer la même conviction dans l’ame de ses collègues ecclésiastiques, et de les amener à s’unir avec le tiers-état.

Des conseils de ce genre devaient trouver peu d’accès auprès du haut clergé, appartenant à l’aristocratie ; mais le clergé inférieur, sorti des rangs populaires, sympathisait bien mieux avec des douleurs qu’il touchait du doigt chaque jour. Vers le commencement du mois de juin 1789, Grégoire adressa aux curés députés, une lettre politique, dans laquelle il exposait courageusement les abus dont la noblesse désirait le maintien, et avec elle le haut clergé ; tandis que les simples pasteurs, s’identifiant avec le peuple, devaient en poursuivre l’abolition : il conjurait ceux-ci d’accepter la vérification des pouvoirs en commun, et le vote par tête, non par caste, seul moyen d’assurer une majorité dans l’Assem-