Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/29

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blée aux idées de réforme ; il les engageait enfin, dans le cas où leurs collègues résisteraient à tout effort de persuasion, à se séparer d’eux pour se joindre aux députés des communes, et à faire connaître à l’Europe, par un manifeste, les motifs de leur conduite.

Cet écrit contribua beaucoup à la réunion des trois ordres, et plaça Grégoire, dans l’opinion publique, à la tête du clergé populaire. Le 14 juin 1789, il vint, avec Dillon et quelques autres ecclésiastiques, accéder aux actes des représentans du tiers-état. La veille, trois curés du Poitou avaient donné les premiers cet exemple qui, les jours suivans, fut imité par d’autres ; le 17, on se constitua en Assemblée nationale ; le 20, Grégoire prêta serment au Jeu de Paume, où l’on sait que sa présence, ainsi que celle du ministre protestant Rabaud-Saint-Étienne, et du chartreux dom Gerle, ont fourni à David un épisode ingénieux de son admirable esquisse. Dans la séance du 22, pendant la réunion définitive de la majorité du clergé, lorsque le nom de Grégoire fut prononcé à son tour, la salle retentit d’acclamations. Il devint un des secrétaires de l’Assemblée.