Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/34

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Rien n’était mieux senti que cette proposition. Établir seulement des droits, c’est exposer la société à voir l’égoïsme au nom du droit individuel, entraver tous ses progrès. Avant de définir les droits, il fallait définir les devoirs, car de ceux-ci émanent les premiers. Quand un homme ou une classe d’hommes vient à réclamer un droit, il faut que la société puisse lui demander : Quels devoirs remplissez-vous envers moi ?

Dans la séance du 4 septembre 1789, où l’on discutait sur la sanction royale, Grégoire parla contre le veto absolu, dont le principe lui paraissait en contradiction avec celui de la souveraineté populaire ; il opina pour le veto suspensif, comme une garantie contre des décisions précipitées, en exprimant la pensée que « le roi ne peut être partie intégrante de la législature que par la concession libre de celui dont émanent tous les droits de la royauté, le peuple. »

Il s’éleva contre un don de 800,000 francs que la famille Polignac avait obtenu de Louis XVI à titre de dédommagement pour la perte de certains privilèges féodaux, et en demanda la restitution dans les coffres de l’état, restitution qui