Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/344

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bienveillance des gouvernemens, j’ai publié, sous le titre d’Observations nouvelles, divers opuscules qu’on s’est empressé de traduire en langues hollandaise, allemande et italienne. Une partie de la version italienne est due au patriarche de Venise, Gamboni, avec des notes en faveur de ceux de cette contrée. La conduite louable de ce prélat forme un contraste parfait avec le règlement, ou plutôt le joug, que vient d’imposer le prince primat de Francfort. Il soumet les rabbins à l’examen du consistoire luthérien ; pour être juste, il fallait soumettre celui-ci à l’examen des rabbins. Cet article est un des plus raisonnables. Presque tous décèlent l’intolérance luthérienne qui a présidé à la rédaction de cette ordonnance, monument tyrannique digne de la stupidité du moyen âge, sous un prince qui est en avant de son siècle. C’est là le compliment textuel que j’ai fait à M. de Dalberg : dans une lettre qu’il m’écrivait en 1806, il se félicitait d’avoir le premier donné aux princes allemands l’exemple de la tolérance en supprimant le péage qui assimilait les juifs aux animaux à pied fourchu. Il n’a pas rétabli ce péage, mais, à cela près, pouvait-il faire plus que de publier un décret qui heurte toutes les notions du bon sens, de la justice et de la charité ?

J’aurai toujours une prédilection pour ce peuple, dépositaire des archives les plus antiques, des vérités les