Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/343

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

membres du corps politique, ils ont tous les mêmes droits : d’ailleurs, l’Église catholique envisage avec une tendre impatience, dans l’avenir, le moment qui doit amener sous l’étendard de la croix les restes épars d’Israël. J’entendis mon nom intercalé dans les strophes hébraïques d’un cantique d’actions de grâces. Cela prouve au moins que chez eux sont anéanties ces haines, si improprement nommées religieuses. Au commencement du dix-neuvième siècle, cette effusion de bienveillance de trois synagogues envers un évêque catholique, est un trait auquel applaudiront également la religion et la philosophie.

Dans un voyage postérieur en Allemagne, j’ai recueilli d’autres témoignages d’affection chez les juifs de Francfort-sur-le-Mein, de Berlin et surtout de Dessau et de Seezen ; dans ces dernières villes, sous le nom modeste d’écoles, ils ont des lycées où j’ai admiré les talens des maîtres et les progrès des élèves. On a tellement à cœur que leur intelligence franchisse le cercle étroit des idées commerciales, qu’on travaille sans cesse à les en éloigner. Ceux de Seezen ont chacun un petit jardin, et Jacobson, fondateur de ce lycée, se propose d’établir une colonie de juifs agricoles dans un vaste domaine dont il projette l’acquisition.

Pour éveiller le zèle de ceux de France, encourager ceux d’Allemagne et de Hollande en invoquant sur eux la