Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/355

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liques élevées par la religion. On sait que des statues colossales des pères de l’Église, disposées circulairement au pourtour extérieur du dôme des Invalides, appelaient de loin l’œil du voyageur ; quinze cent mille francs avaient été dépensés pour dégrader ce monument et abattre ces statues. Je dénonçai le fait à la Convention ; je me fis enjoindre l’ordre de vérifier les faits afin de punir les auteurs de ce massacre monumentaire. Eh bien 5 tous mes efforts ne purent arracher qu’un arrêté d’après lequel les coquins étaient innocens.

Mon zèle me valut beaucoup d’outrages et de menaces. J’étais un fanatique aristocrate ; comment en douter, puisque chez le stathouder les premiers ouvrages trouvés sur sa table par Portier (de l’Oise) étaient mes rapports sur le vandalisme ?

Une chose assez plaisante, c’est que ce terme nouveau a causé en Allemagne une dispute littéraire. Meyer, de Hambourg, s’en était servi après moi dans ses curieux fragmens sur Paris, traduits en français par Dumourier. Des savans estimables, nés dans cette partie de l’Allemagne, d’où sortirent jadis les Vandales, prétendirent que l’acception donnée par moi au terme vandalisme injuriait leurs ancêtres, qui étaient guerriers, mais non destructeurs. Un littérateur profond, Boettiger, intervint dans la dispute, et par un écrit sur l’état de la littérature