Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/354

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tion un rapport contre le vandalisme. Je créai le mot pour tuer la chose.

L’accueil qu’obtint cette tentative m’encouragea, et ce premier rapport fut suivi de plusieurs autres sur le même sujet, à la suite desquels je fis décréter des mesures répressives contre les coupables. Mais encore fallait-il ménager l’amour-propre irrité de députés qui eux-mêmes avaient été les provocateurs ou les exécuteurs de dévastations. On m’aurait jeté à bas de la tribune si j’avais révélé toutes leurs turpitudes, ou celles de leurs complices, membres de diverses autorités épurées, c’est-à-dire composées, par les députés en mission, d’hommes stupidement barbares. En voulez-vous des preuves ? Du sein du Comité j’expédiais journellement une multitude de lettres relatives aux livres et aux monumens. L’administration du district du Blanc, département de l’Indre, me marquait que, pour assurer la conservation d’une bibliothèque, elle avait fait mettre les livres dans des tonneaux. Une autre administration avait fait apposer le scellé sur une serre-chaude, et comme on peut le croire les plantes avaient péri. Une autre à qui je demandais des détails sur les monumens des arts de son arrondissement, me répondait qu’elle n’avait qu’une tuilerie.

Le marteau des barbares dégradait les superbes basi-