Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/365

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tionales qu’étrangères. Il est dirigé par cet excellent et modeste Molard, auquel ont été adjoints Montgolfier, Leroi et Conté. La France regrette la perte des deux derniers. Ce conservatoire est unique en Europe, et je me félicite d’avoir lié mon nom à ces deux établissemens.

Tandis qu’en France nous travaillions à essuyer les pleurs du génie, à ranimer les connaissances utiles, je sentis l’importance d’établir dans les pays étrangers, par l’entremise des agens diplomatiques et commerciaux de la république, une correspondance littéraire qui avait un double objet : 1° De pomper chez les autres nations toutes les inventions utiles pour les disséminer rapidement chez nous ; 2° de faire venir tous les bons ouvrages qui avaient paru, et dont nous étions sevrés depuis le commencement de la guerre avec la plupart des puissances de l’Europe ; 3° de détruire les impressions fâcheuses conçues chez celles-ci d’après les dévastations qui avaient désolé la France et dont les émigrés avaient encore exagéré le tableau. En conséquence je me fis autoriser par le comité à diriger ce travail avec le commissaire ou ministre des relations extérieures. Je désirais même qu’on fît entrevoir aux agens un moyen de considération littéraire, d’amélioration de leur sort et d’ascension aux places, dans le zèle qu’ils déploieraient à seconder nos vues. Plusieurs s’y prêtèrent avec empressement, Adet, d’Hermand,