Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/38

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mières exerça une grande influence sur les autres membres de l’ordre auquel il appartenait. Qu’on nous permette de rapporter ici quelques fragmens du discours prononcé par lui à cette occasion :

« On ne peut se dissimuler, dit Grégoire, que beaucoup de pasteurs très estimables, et dont le patriotisme n’est point équivoque, éprouvent des anxiétés parce qu’ils craignent que la constitution française ne soit incompatible avec les principes du catholicisme. Nous sommes aussi invariablement attachés aux lois de la religion qu’à celles de la patrie. Revêtus du sacerdoce, nous continuerons de l’honorer par nos mœurs ; soumis à cette religion divine, nous en serons constamment les missionnaires ; nous en serions, s’il le fallait, les martyrs ! Mais après le plus mûr, le plus sérieux examen, nous déclarons ne rien apercevoir dans la constitution civile du clergé qui puisse blesser les vérités saintes que nous devons croire et enseigner. — Ce serait calomnier l’Assemblée nationale que de lui supposer le projet de mettre la main à l’encensoir ! à la face de la France, de l’univers, elle a manifesté solennellement son profond respect pour la religion