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Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/40

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je jure d’être fidèle à la nation, à la loi et au roi ; je jure de maintenir de tout mon pouvoir la constitution française, décrétée par l’Assemblée nationale et acceptée par le roi, et notamment les décrets relatifs à la constitution civile du clergé. »

Tel est l’acte de la vie de Grégoire qui déchaîna contre lui ces longs ressentimens que nous avons vus se réveiller avec une nouvelle intensité dans ses derniers jours. Il répondit à ses détracteurs par une brochure sur la légitimité du serment civique, et poursuivit avec calme la route que lui traçait sa conscience. Si la papauté, mieux conseillée, n’avait pas prononcé contre les prêtres assermentés une condamnation qui révolta le peuple et l’Assemblée ; si le clergé, mieux avisé, au lieu de protester contre les lois de la patrie, avait suivi l’exemple d’un bon citoyen ; si, préférant le bien du pays et celui de la religion à ses privilèges particuliers, il s’était franchement rallié autour des institutions nouvelles, peut-être eût-il retardé la catastrophe. Mais ce que nous disons ici du clergé, ne faudrait-il pas le dire aussi de la noblesse, qui, comme lui, s’opposa témérairement à des réformes devenues inévita-