Page:Mémoires de Grégoire, ancien évêque de Blois.djvu/41

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bles ? Il est des temps où la Providence elle-même semble rendre aveugles les adversaires du progrès, quand leur assentiment contraint et restrictif ne ferait que le ralentir.

La majorité du clergé inférieur prêta le serment, qui d’ailleurs n’était aucunement entaché d’hérésie, puisqu’il ne changeait rien à la doctrine de l’Église, puisque les eucologes, missels, catéchismes, enseignemens, demeuraient les mêmes, et puisque les assermentés ne se détachaient point de l’obéissance canonique au chef de la catholicité. Plusieurs évêques même, entre autres celui de Blois, M. de Thémines, ceux de Rhodez, Besançon, Saint-Flour, etc., avaient déjà pris des mesures pour organiser leurs clergés et leurs chapitres selon les lois nouvelles, et se disposaient à prêter le serment, lorsqu’un contre-ordre général fut donné par les ennemis de la révolution. La coalition des évêques députés, qui croyaient par leur résistance forcer l’Assemblée nationale à détruire son propre ouvrage, l’esprit de corps et l’entraînement de l’exemple, poussèrent dans l’émigration beaucoup de membres du clergé qui seraient volontiers restés au poste où devait